Le prochain séminaire du LARHRA aura lieu le Mercredi 21 janvier 2009 – 16h30, à Grenoble - Maison des Sciences de l’Homme-Alpes.
Il portera sur : "Les lois mémorielles"
Apparue au cours des débats sur l’article 4 de la loi du 23 février 2005, l’expression de « lois mémorielles » renvoie à quatre textes : la loi Gayssot du 13 juillet 1990 qui crée le délit de négationnisme du génocide des Juifs ; la loi du 29 janvier 2001 « relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 » ; la loi du 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » ; la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ».
L’article 4 de cette dernière loi (abrogé par décret du 15 février 2006)
– qui affirmait que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord... »
– a suscité une forte réaction de la part de la communauté historienne. En décembre 2005, une pétition Liberté pour l’histoire a été lancée par 19 historiens de renom que le magazine L’histoire a relayés. Cette pétition demandait l’abrogation de toutes les lois mémorielles au motif que « dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire. »
Le débat a, depuis lors, porté sur la légitimité de telles lois, dans un contexte de montée des revendications mémorielles et communautaires mais aussi de phénomènes de repentance et de victimisation de certains groupes et plus largement des sociétés contemporaines.
Depuis l’intervention récente de plus en plus prégnante du politique en matière d’histoire et de récit historique et mémoriel, le consensus semble s’être affermi autour de la défense du métier et de la résistance à l’ingérence du politique dans l’écriture de l’histoire et la fabrication de la mémoire collective. Il n’empêche. Le débat reste fort, notamment sur internet, où la défense de certaines lois mémorielles reste d’actualité. C’est bien la question de l’écriture de l’histoire, la capacité à désigner des mémoires acceptables que révèle ce débat autant que l’interrogation sur la légitimité à faire reconnaître l’indépendance du travail et de la recherche historique.
Ces questions seront débattues par Guy PERVILLÉ, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse, avec la participation de Laurent DOUZOU, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Lumière-Lyon 2, et Anne-Marie GRANET-ABISSET, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Pierre Mendès France.
Second débat organisé par le LARHRA autour d’un thème commun « les questions qui fâchent », ce séminaire ambitionne de faire le point sur les usages sociaux et politiques de la mémoire notamment lorsque celle-ci devient un enjeu catégoriel et communautaire affirmé et défendu par le politique. Bref lorsque histoire et mémoire ressortent davantage de la sphère idéologique que de la sphère scientifique.
Il portera sur : "Les lois mémorielles"
Apparue au cours des débats sur l’article 4 de la loi du 23 février 2005, l’expression de « lois mémorielles » renvoie à quatre textes : la loi Gayssot du 13 juillet 1990 qui crée le délit de négationnisme du génocide des Juifs ; la loi du 29 janvier 2001 « relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 » ; la loi du 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » ; la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ».
L’article 4 de cette dernière loi (abrogé par décret du 15 février 2006)
– qui affirmait que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord... »
– a suscité une forte réaction de la part de la communauté historienne. En décembre 2005, une pétition Liberté pour l’histoire a été lancée par 19 historiens de renom que le magazine L’histoire a relayés. Cette pétition demandait l’abrogation de toutes les lois mémorielles au motif que « dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire. »
Le débat a, depuis lors, porté sur la légitimité de telles lois, dans un contexte de montée des revendications mémorielles et communautaires mais aussi de phénomènes de repentance et de victimisation de certains groupes et plus largement des sociétés contemporaines.
Depuis l’intervention récente de plus en plus prégnante du politique en matière d’histoire et de récit historique et mémoriel, le consensus semble s’être affermi autour de la défense du métier et de la résistance à l’ingérence du politique dans l’écriture de l’histoire et la fabrication de la mémoire collective. Il n’empêche. Le débat reste fort, notamment sur internet, où la défense de certaines lois mémorielles reste d’actualité. C’est bien la question de l’écriture de l’histoire, la capacité à désigner des mémoires acceptables que révèle ce débat autant que l’interrogation sur la légitimité à faire reconnaître l’indépendance du travail et de la recherche historique.
Ces questions seront débattues par Guy PERVILLÉ, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse, avec la participation de Laurent DOUZOU, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Lumière-Lyon 2, et Anne-Marie GRANET-ABISSET, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Pierre Mendès France.
Second débat organisé par le LARHRA autour d’un thème commun « les questions qui fâchent », ce séminaire ambitionne de faire le point sur les usages sociaux et politiques de la mémoire notamment lorsque celle-ci devient un enjeu catégoriel et communautaire affirmé et défendu par le politique. Bref lorsque histoire et mémoire ressortent davantage de la sphère idéologique que de la sphère scientifique.
1 commentaire:
Je me permets de souligner que les lois mémorielles agitent également beaucoup les juristes. Un "appel de juristes contre les lois mémorielles" avait été lancé le 21 novembre 2006 et signé par quelques grands noms de la discipline. Du point de vue juridique ces lois mémorielles posent deux problèmes. Un problème de forme (remise en cause du caractère normatif de la loi) et un problème de fond (contrariété potentielle de ces lois avec plusieurs principes constitutionnels).
Félicitations pour ce site et bonne continuation.
Laetitia Guilloud
Enregistrer un commentaire