Je vous recommande la lecture du dernier numéro de la revue Vingtième Siècle qui porte sur "Italie, la présence du passé", afin de sortir un peu du seul champs de l'hexagone et pour enrichir vos réflexions épistémologiques.
La présentation qu'en fait l'éditeur est alléchante :
Bonne lecture.
La présentation qu'en fait l'éditeur est alléchante :
L'originalité de ce numéro tient à ce qu'il fait connaître non seulement les travaux historiques en cours en Italie, mais également ceux de chercheurs français, tant historiens que sociologues ou économistes, spécialistes de l'Italie. Ainsi, des historiens italiens dressent trois bilans de la recherche en histoire politique, sociale et culturelle de l'Italie républicaine. Puis, Italiens et français confrontent leurs analyses sur sept thèmes essentiels: l'héritage du fascisme, la postérité de l'antifascisme, l'État et la nation, les mutations de la société, l'essor économique, les métamorphoses de la culture, la place de la religion.Comme quoi, le présentisme est un régime d'historicité qui ne se limite pas à nos frontières. Rappelons que cette notion est développée par François Hartog (Régimes d'historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, 2003, 258 p.). Il montre que le régime moderne d’historicité ancré sur l’idée de progrès cède peu à peu la place à un nouveau régime qu’il nomme "présentisme" né des traumatismes dus au XXe siècle (guerres, échec des idéaux révolutionnaires...). Pour l’auteur les années 1970 marquent une hypertrophie du présent de la consommation qui valorise l’éphémère. L’économie des médias consomme du présent au point que François Hartog n’hésite pas à présenter le 11 septembre comme un événement qui "se donnant à voir en train de se faire, s’historicise aussitôt et est déjà à lui-même sa propre commémoration". Ce présent "dilaté" et inquiet qui se matérialise en trois mots : mémoire, patrimoine, commémoration. Hartog considère que la parution des Lieux de Mémoire dirigés Pierre Nora est la marque du changement. "La mémoire n’est plus ce qu’il faut retenir du passé pour préparer l’avenir qu’on veut" , c’est le présent qui choisit les choses du passé qui sont dignes de mémoire, qui constituent le patrimoine, dans un monde qui doute de son avenir.
Se noue de la sorte un dialogue franco-italien marqué du sceau de l'histoire. Une histoire qui, ces dernières années, en Italie, est à vif car au cœur de controverses politiques enflammées. Le passé travaille dans un pays secoué par une profonde crise politique et d'identité.
Bonne lecture.
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