vendredi 31 octobre 2008

Politique et enseignement de l'histoire : le débat continue.

Voici les dernières déclarations fracassantes de notre ministre de l'Éducation nationale :
Il est légitime de demander à la représentation nationale son avis sur les programmes. Pour ce qui est des questions mémorielles (...) les grandes dates, les héros, les événements que la Nation doit célébrer, c'est aussi à la Nation de le dire (Source : AFP)

On peut même l'écouter en ligne, sur le site de l'Assemblée nationale (28octobre 2008).
De quoi s'agit-il exactement ? L'article suivant, paru sur le site du Monde le 30 octobre, permet d'y voir plus clair :

"Xavier Darcos fait volte-face après avoir relancé la polémique sur les lois mémorielles"

Faute d'avoir été tranchée, la question des rapports entre le pouvoir politique et l'enseignement de l'histoire reste des plus sensibles. Pour être intervenu avec fracas sur ce terrain miné, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, a été contraint de faire machine arrière.

Auditionné, mardi 28 octobre à l'Assemblée nationale, par les députés de la "mission d'information sur les questions mémorielles", M. Darcos s'était demandé s'il "ne faudrait pas qu'une bonne fois pour toutes ce que nous considérons comme devant être enseigné aux élèves soit prescrit par la représentation nationale". "Pour ce qui est de l'histoire en particulier, je me demande même si ça ne s'impose pas", avait-il ajouté.

Ces propos n'ont pas manqué de raviver la polémique née en 2005 sur un article de loi qui - avant d'être abrogé à la demande de Jacques Chirac - enjoignait aux enseignants d'évoquer le "rôle positif de la présence française outre-mer". Interrogé par l'AFP, l'historien Jean-Pierre Azéma a "condamné sans appel cette nouvelle tentative de vouloir imposer ce qui doit être enseigné en histoire". Soulignant que "la liberté pédagogique" est "absolument nécessaire", il a jugé "inadmissible que le pouvoir politique gouvernemental et parlementaire puisse imposer ce qui doit être recherché et a fortiori enseigné".

A la sortie du conseil des ministres, mercredi, M. Darcos a assuré qu'il souhaitait simplement "recueillir l'avis de la représentation nationale sur la manière dont les programmes sont orientés". L'enseignement de l'histoire, a-t-il ajouté, est "une affaire qui concerne les historiens et les professeurs d'histoire, et je serai très vigilant à ce qu'il n'y ait aucune ingérence dans la pédagogie de l'histoire venue du politique". Le ministre a aussi rendu publique une lettre adressée à Pierre Nora, président de l'association Liberté pour l'histoire, l'assurant qu'il n'entrait "aucunement" dans ses "intentions de demander au Parlement de se substituer à la communauté des historiens pour définir le contenu des programmes d'histoire".

Luc Cédelle

De quoi alimenter encore votre réflexion. Surtout si vous écoutez ce qu'en dit Antoine Prost dans la Fabrique de l'histoire d'aujourd'hui

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